Il a fait du lancer sa spécialité. Prince du poids dans ses jeunes années (deux titres de champion de France), il est devenu aujourd’hui roi du disque (22 titres au total) en France au point de « viser la plus belle des médailles » aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Jordan, 26 ans, ambassadeur de la Ligue nationale Contre l’Obésité, est le petit dernier des Guehaseim. Une famille de footeux mais, à l’instar de sa sœur Jessika, spécialiste du marteau, il a rapidement opté pour l’athlétisme après s’être essayé… au ballon rond bien sûr. « Mon père a été international ivoirien, ma mère est une inconditionnelle de foot et du club de Montpellier depuis toujours et ma sœur aînée, Johanna, a tutoyé le haut niveau avec le MHSC au début des années 2000 », confie le Montpelliérain qui a donc pris son envol au travers d’une discipline encore méconnue et peu exposée mais ô combien ancestrale. « L’histoire de ce sport me fait vibrer tout comme mon disque lorsque je le lance… J’aime le voir voler loin, vite ! », confie Jordan Guehaseim.

 

Un jet à 62,90 m !

A l’image de ce jet, le 27 mai dernier à Fort-de-France : l’international français, numéro un cette année (19e sur 32 au classement mondial), a dépassé ce jour-là, sous les couleurs du club marseillais du SCO (Société culturelle et omnisports) Sainte-Marguerite athlétisme, pour la première fois de sa carrière, la barrière des 60 mètres en expédiant son disque à 62,90 m (record du monde : 74,08m ; record olympique : 69,89 m ; record d’Europe : 74,08 m) ! « C’est un beau lancer qui en appelle d’autres », lâche, confiant, le discobole qui a le record de France dans les bras (68,90 m ; 9e performance nationale de l’histoire) à l’entraînement et annonce même que « les 70 m sont atteignables si les conditions météorologiques sont là. »

 

Et ils sont trois Français à ce niveau de compétition : outre Jordan, on retrouve Lolasson Djouhan (record à 66,66 m en 2017) et Tom Reux (record à 61,18 m cette année). Et pourtant, il faudra en mettre plus dans les semaines à venir puisque les minima, pour se qualifier aux Jeux Olympiques de Paris 2024, ont été fixés à 67,20 m chez les hommes. « Je le répète, tout est possible d’autant que nous avons une belle génération, affirme Jordan Guehaseim, cela nous apporte de la lumière et l’envie d’aller plus loin. »

 

 

« 22 heures par semaine, six jours sur sept »

Pour cela, le Montpelliérain peut compter sur son entraîneur, Jacques Accambray. Après avoir travaillé avec le pionnier et la légende du sport malien Namakoro Niaré pendant des années, Jordan Guehaseim s’est donc entouré de l’ancien international du lancer du marteau, deux JO à son actif, père de l’international de handball, William Accambray pour atteindre l’objectif Paris 2024 : « Il m’apporte beaucoup, Jacques, c’est l’olympisme lui-même ! » Et pour se faire, Jordan travaille très dur : « 22 heures par semaine, six jours sur sept », en plus de ses études en Négociation technico-commercial (NTC). Mais pour performer toujours et encore, tout athlète a besoin de préparations et de compétitions de très haut niveau. Et cela représente un coût. Encore plus pour l’ambassadeur de la LCO qui ne bénéficie pas vraiment de la générosité des instances fédérales qui, par exemple, a invité une soixantaine de sportifs en stage hivernal en Afrique du Sud ce mois-ci.

 

Une cagnotte Leetchi pour le soutenir

Mais pas de trace de Jordan… Il faut donc se débrouiller d’où l’idée de lancer… une cagnotte Leetchi. L’objectif : récolter 10 000 euros afin de financer son prochain circuit de six compétitions avant Paris 2024. « J’ai déjà investi 2 000 euros de ma poche, mais cela ne sera pas suffisant pour financer l’ensemble de mes déplacements, compétitions, stages et équipements », explique Jordan.

 

Pour encourager et soutenir le champion montpelliérain, rendez-vous donc sur « Objectif médaille olympique » en cliquant ici. L’aventure JO 2024 commence ici et on lance déjà les paris sur la future réussite de l’ambassadeur de la LCO qui incarne parfaitement, depuis 2020, dans chacune de ses sorties, le message de la Ligue : « Il faut agir vite car l’obésité est une maladie qui prend trop d’importance aujourd’hui dans notre société ». Et le discobole sait de quoi il parle : fort de ses 146 kilos (mais seulement 23 % de masse graisseuse), il se promet de gérer au mieux son après-carrière : « Je serai vigilant à l’arrêt de ma carrière sportive, j’y suis sensibilisé. »